jeudi 30 octobre 2014

Vous présenter Judith

J'ai rencontré Judith il y a quelques années, lorsqu' Ambrym n'était qu'un petit embryon:
nous participions toutes deux  au concours du Printemps Nation.
 Elle y présentait son travail d'accessoires brodés,
 dont une paire de bretelles à pinces incroyables
 (connaissez-vous une seule personne qui brode des bretelles à pinces?)...
c'est sans doute ce petit objet insolite qui m'a poussé à aller voir de plus près qui en était l'auteur.

Aujourd'hui Ambrym a grandi et invite des créateurs à exposer 
dans sa boutique parisienne du canal Saint-Martin.
Et bien entendu la marque de Judith, De Novembre, y est présente.

Permettez-moi donc de vous faire découvrir son univers délicat...

Arrivée à Paris à 17 ans, Judith a commencé, après des études d'arts appliqués, 
à travailler en tant que brodeuse pour différents ateliers tel que Lesage.
En parallèle elle développe des bijoux personnels brodés et obtient une bourse.
De Novembre nait, en hommage aux paysages ouverts, aux paysages d'hiver.

Après avoir rencontré un teinturier Indien lors d'un salon 
et ayant envie de développer de la teinture sur soie pour créer des foulards, 
elle décide de partir découvrir à la frontière du Pakistan
 l' univers et les savoirs faire de cet artisan.
C'est là qu'elle rencontre la technique de l'épargne et le "clamp dying" (originaire du Japon).
Ce sont ces techniques qui font aujourd'hui, entre autre, l'identité des foulards De Novembre.

Leur naissance est proche des procédés appliqués à la papeterie: 
Judith considère sa "feuille" de soie comme une feuille de papier.
Qu'ils soient déposés délicatement sur une petite "piscine" de teinture pour obtenir des effets marbrés, ou pliés puis pris dans un étau pour créer des motifs répétés, 
les foulards de Judith ont tous une histoire bien à eux.

Et c'est ce qui lui plait: aucune pièce n'est le miroir de l'autre, chacune raconte son histoire,
 on peut y voir la main de l'homme d'une ligne à l'autre: "des lignes qui tremblent".
Lorsqu'on s'approprie une pièce De Novembre, on a le sentiment d'avoir quelque chose de singulier, ce qui est réjouissant dans un paysage où les choses tendent de plus en plus à l'uniformité.

Aujourd'hui Judith développe beaucoup de nouveaux objets: 
des petits noeuds papillons (en collaboration avec sa soeur) réalisés avec les "laissés pour compte": les foulards à défaut...mais aussi des tops en soie reprenant ses motifs, des tissages rares du Bengale, une petite ligne de pyjamas en teintures végétales (en partenariat avec un artisan de Kyoto)...

Car Judith aime engager les rencontres à travers les voyages, les découvertes.
Emmener les choses vers d'autres horizons, 
croiser les univers pour créer "une rencontre qui vient bousculer le paysage,
pour enfin faire naitre une pièce habitée qui suscite une émotion propre."

C'est, pour moi, une belle définition de l'Artiste.




www.denovembre.fr